Rouw
Naviguer à travers les étapes du chagrin et trouver un soutien
Geschreven door Seychelles Ledru, psycholoog, op 27 juli 2023
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Informations clés
Le deuil est considéré comme une réaction normale à la perte d'un être cher et est reconnu comme une expérience émotionnelle complexe et individuelle.
En matière de soutien psychologique, les personnes en deuil peuvent trouver de l'aide auprès de psychologues cliniciens, de thérapeutes spécialisés en deuil et de services de soutien communautaires.
La Belgique dispose de ressources telles que des groupes de soutien, des lignes d'écoute et des centres de soins palliatifs pour accompagner les personnes en deuil.
Certaines mutuelles belges proposent des remboursements partiels ou complets pour les consultations psychologiques liées au deuil. Il est recommandé de vérifier les conditions spécifiques de chaque mutuelle.
Le processus de deuil est une expérience universelle qui survient généralement à la suite de la perte d'un être cher. Puisque le deuil fait davantage référence aux bouleversements qui se produisent en nous qu’à l'événement qui a provoqué ces bouleversements, il est normal que chaque personne manifeste différemment ce traumatisme. Il est donc délicat d’en comparer les étapes ou de présumer de l’issue de cette épreuve. En tant que psychologue, j'ai aidé de nombreuses personnes à traverser cette période difficile de leur vie. Dans cet article, nous explorerons les différentes étapes du deuil, l'importance du soutien psychologique, et nous dissiperons les mythes courants entourant le deuil. De plus, nous répondrons aux questions fréquemment posées sur ce sujet.
Explication du deuil, de ses étapes et de leur signification
Provenant du terme latin “dolore”, le deuil désigne l’ensemble des manifestations résultant de la perte d’un être cher, de la fin d’une relation, de l’annonce d’une maladie, ou encore de l’échec d’un projet majeur.
«Concrètement, le deuil se caractérise par la difficulté d’accepter de ne plus être la personne que l’on était avant la survenue de l’événement traumatique, ou de ne pas devenir la personne que l’on aurait pu devenir si l’épreuve en question ne s’était pas mise sur notre chemin.»
Comme le souligne Hélène Romano (2015), ces manifestations peuvent être d’ordre somatique (ralentissement de la pensée, troubles du sommeil, douleurs diverses, perte d’appétit,...), psychologique (émotions envahissantes, stress,...), psychiatrique (syndrôme de stress post traumatique, deuil chronique, TOCS, phobies,...), et culturel/religieux(rites funéraires, représentations sur le devenir du corps et de l’âme de l’être perdu).
Le processus de deuil est souvent décrit en termes d'étapes, bien que chacune de ces étapes ne soit pas nécessairement linéaire et puisse varier d'une personne à l'autre. Ainsi, une étape dépassée peut réapparaître plus tard, ou encore, une étape fréquente peut ne pas se manifester du tout. Les étapes les plus couramment reconnues sont :
- Le choc, la sidération et le déni: Au début, il est courant de ressentir un choc intense et de refuser d'accepter la réalité de la perte. Cette réaction peut être une manière de se protéger émotionnellement. Il est important de savoir que plus la perte est soudaine, plus cette phase est susceptible d'être brutale et longue. C’est pour cette raison qu’il est conseillé d’aborder, dans la famille et auprès des enfants, les états de santé des personnes malades, dans le but de les préparer au deuil.
- La colère et la culpabilité: Après le choc initial, il est fréquent de ressentir de la colère envers la situation ou envers soi-même, voire envers la personne disparue.
Cette colère peut être plus importante si le contexte de la perte est flou, manque d’informations ou si le corps du défunt est manquant ou pas visible, générant le doute quant à la réalité de la situation.
La culpabilité peut également se manifester, avec des pensées du type "J'aurais dû faire plus" ou "C'est de ma faute". Lorsque l’on reste bloqué trop longtemps dans cette phase de culpabilité, on parle d’un syndrôme du survivant, où la personne souhaite se substituer à l’être perdu, considérant moins mériter sa place sur terre que lui. Ce syndrôme du survivant nécessite de consulter un psychologue ou un thérapeute spécialisé dans le deuil.
- La tristesse et la dépression: À ce stade, le chagrin devient plus profond et la tristesse prédomine. On peut ressentir une perte d'intérêt pour les activités quotidiennes et sociales, de l'insomnie ou une diminution de l'appétit.
- La négociation: Dans cette étape, la personne en deuil peut essayer de négocier avec elle-même ou avec une entité supérieure, dans l'espoir de revenir en arrière ou de trouver un sens à la perte.
- L'acceptation: L'acceptation ne signifie pas nécessairement que la douleur disparaît complètement, mais plutôt que l'on reconnaît et intègre la perte dans sa vie. C'est le début du processus de reconstruction. C’est à ce moment que peut apparaître la résilience, lorsque l’on mobilise les émotions liées au deuil afin de les transformer en un élément nouveau générateur de sens dans notre vie (un loisir, de l’art, du sport, une cause,...).
L'importance du soutien psychologique dans le deuil
«Le deuil peut être une période extrêmement difficile et éprouvante émotionnellement. Il est essentiel de trouver un soutien adéquat pour traverser cette épreuve. Un.e psychologue peut offrir un espace sûr pour reconnaître et exprimer ses émotions, fournir un soutien émotionnel et aider à développer des mécanismes de coping sains.»
Le soutien psychologique peut également aider à:
- Comprendre et gérer les émotions complexes liées au deuil.
- Fournir des conseils sur la manière de prendre soin de soi pendant cette période.
- Identifier les pensées négatives ou les croyances limitantes et les remplacer par des pensées plus positives et adaptatives.
- Accompagner le processus de reconstruction de la vie après la perte.
- Offrir des techniques et des outils pour faire face aux déclencheurs émotionnels et aux moments difficiles.
Prix d'une consultation avec un.e psychologue
Lorsqu'il s'agit de chercher un soutien psychologique pour faire face au deuil, il est important de comprendre les coûts associés. Les honoraires des psychologues peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs tels que l'expérience du professionnel, la région géographique et le type de services offerts. En Belgique, les prix moyens pour une consultation avec un.e psychologue se situent généralement entre 50 et 100 euros par séance. Certaines mutuelles peuvent rembourser partiellement ou totalement les frais liés aux consultations psychologiques. Il est recommandé de se renseigner auprès de sa mutuelle pour connaître les conditions spécifiques de remboursement.
Mythes et vérités
Il existe de nombreux mythes et idées fausses sur le deuil qui peuvent influencer la manière dont les personnes abordent cette expérience. Il est important de démystifier ces idées afin de favoriser une compréhension plus réaliste du processus de deuil. Voici quelques mythes courants sur le deuil, accompagnés de la vérité correspondante :
Le temps guérit toutes les blessures.
Le deuil n'est pas un processus qui se termine simplement avec le temps. Il s'agit plutôt d'un processus d'adaptation qui peut prendre du temps et nécessite un soutien adéquat.
Il faut être fort et ne pas montrer ses émotions.
Il est important de permettre aux émotions de s'exprimer librement pendant le deuil. Le fait de les refouler peut entraîner des complications émotionnelles et psychologiques à long terme.
Le deuil suit un schéma linéaire et prévisible.
Le deuil est un processus individuel et unique pour chaque personne. Il n'y a pas de schéma fixe et les étapes peuvent être vécues de manière non linéaire ou se chevaucher.
Il est préférable de se remettre rapidement du deuil.
Chacun a son propre rythme pour faire face au deuil. Il est important de respecter ses propres besoins émotionnels et de ne pas se sentir pressé par les attentes extérieures. Par ailleurs, un deuil résolu, en apparence, de manière rapide peut ressurgir avec force des années plus tard, les barrières du déni s’effondrant à la suite d’un événement, majeur ou anodin.
Questions courantes sur le deuil
La durée du deuil peut varier considérablement d'une personne à l'autre. Certaines personnes peuvent traverser le processus en quelques mois, tandis que d'autres peuvent prendre plusieurs années. Il n'y a pas de délai spécifique et il est important de permettre à chacun de prendre le temps nécessaire.
Oui, il est tout à fait normal de ressentir de la colère dans le cadre du deuil, même envers l’être perdu, particulièrement si le décès résulte d’un suicide ou d’un accident à la suite d’une conduite à risque. La colère peut faire partie du processus de guérison et de l'expression des émotions complexes liées à la perte et au chagrin. Il est important de reconnaître et de gérer cette colère de manière saine, par le biais du soutien psychologique et de l'expression émotionnelle.
Non, il n'est pas nécessaire de cacher sa tristesse ou sa vulnérabilité. Le deuil est une expérience émotionnelle profonde et il est important d'exprimer ses émotions de manière authentique. Trouver un soutien social compréhensif peut également être bénéfique pour traverser le processus de deuil.
Il peut être utile de consulter un.e psychologue si vous vous sentez dépassé.e par le deuil, si vous avez du mal à fonctionner au quotidien, si vous ressentez une détresse émotionnelle intense ou si vous avez des pensées suicidaires. Un.e psychologue peut vous apporter le soutien nécessaire pour traverser cette période difficile.
Oui, le soutien psychologique peut jouer un rôle crucial dans le processus de deuil. Un.e psychologue formé.e peut offrir une écoute empathique, des conseils pratiques et des techniques de gestion du stress pour vous aider à faire face aux défis émotionnels du deuil. Ils peuvent également vous aider à trouver des moyens de commémorer votre être cher et de reconstruire votre vie.